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Rythmes scolaires

Un autre regard

Ce matin une fourmilière grouillante de voitures amène les enfants devant l’école. Les pas des parents et des mômes entremêlés rythment cette rentrée scolaire dans un brouhaha qui enfle.
Il en fut ainsi l’an dernier et il en sera de même dans un an. Ainsi en va-t-il d’été en été. Les rentrées scolaires cadencent nos années. Elles rythment nos vacances, notre travail. Elles ponctuent notre existence. Nous savons qu’il y en a eu une il y a un an et nous sommes certains qu’il y en aura une l’an prochain. Ces certitudes nous tranquillisent.
Les rythmes et leurs recommencement incessants nous apaisent parce qu’ils nous prédisent qu’après un temps il y en aura un autre. Ils nous calment dans nos inquiétudes du lendemain puisque « rythme » signifie qu’après un instant il y a un autre instant; nous voici donc rassurer, nous pourrons compter un autre lendemain.
Rythme des journées, rythme des saisons, rythme cardiaque, leurs régularités nous rassurent.

Et comme s’il en manquait nous en rajoutons. Nous adoptons même ceux des autres. Paradoxe incessant de l’âme humaine qui veut vivre son rythme mais qui aspire à celui des autres. Il y a des écoles pour cela. Nous y apprenons les rythmes des autres. ll nous faut du temps pour les accepter. Ils sont plus ou moins subis, rarement choisis. Nous les supportons, les acceptons et chaque cadence implantée sème en nous une frustration rentrée.
Puis nous vivons avec, bon grès mal grès, avec l’aspiration plus ou moins consciente à vivre un jour nos propres rythmes.

Et voici qu’un jour un gouvernement, un homme, sans crier gare, vient enflammer ces colères refoulées en proposant de changer de rythme. Non content de remuer le couteau dans la plaie, il propose, il impose cela au sein des établissements qui ont torturé nos rythmes personnels. Et pour couronner le tout il l’inflige à nos enfants, symboles de la mémoire qui restera de nous quand nous serons morts.
Ne suffisait-il pas « qu’ils » nous infligent des rythmes de notre vivant. Fallait-il encore « qu’ils » s’en prennent à notre éternité.

Vous trouvez cela exagéré. Inconsciemment, les rythmes, qu’ils soient scolaires ou autres, nous rassurent et nous dérangent. Nous aurons toujours une partie de nous même qui voudra les changer et une autre qui voudra les garder.
Et il n’y a pas vraiment de raison pour que notre pays fonctionne autrement que ses habitants.

 

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